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La Révélation unique

Envoyé par Jean-Paul DEBANNE le 23/01/2005

“Peu importe ce que l'on croit; toutes les religions se
valent, pourvu qu'on soit sincère”. Voilà un argument très courant, de
nos jours, qui a pignon sur rue, ne serait-ce que parce qu'il s'accorde bien
avec la tendance dominante à la tolérance, cette même tolérance qui
constitue l'une des vertus les plus prisées aujourd'hui. Est-il donc
vraisemblable que toutes les religions mènent à Dieu, et que leurs valeurs
soient équivalentes ?


         
Lorsqu'on procède à une étude approfondie des doctrines religieuses,
on est frappé par leur diversité, voire même les contradictions qui existent
entre elles: dans l'hindouisme, le divin est au pluriel et impersonnel, tandis
qu'il est au singulier et personnel dans l'Islam; dans le christianisme,
Dieu est le créateur du monde et il désire nous pardonner nos fautes, alors
que la divinité des bouddhistes n'est ni personnelle, ni créatrice. De plus,
le Bouddhisme ne parle pas de pardon ni d'espoir d'un secours surnaturel,
mais plutôt d'un anéantissement final, appelé “Nirvana”, considéré
comme le but de l'existence, et parait-il atteint par le Bouddha après pas
moins de 547 naissances. Autre exemple de discorde: l'utilisation des images
peintes ou sculptées est courante dans l'hindouisme, alors que le judaïsme
l'interdit formellement. En réalité, ces cas-là ne sont pas des exemples
isolés, à tel point qu'il faudrait écrire un livre pour énumérer tous les
points d'inconciliabilité. J'évoquerai toutefois une dernière différence,
fondamentale entre toutes: la Bible affirme en effet que l'homme est incapable
d'entrer en grâce divine par lui-même, autrement dit de se faire accepter
par Dieu en vertu de ses bonnes actions et des bons côtés de sa nature. À
cela s'oppose la plupart des autres croyances, qui prônent plus ou moins
qu'une personne peut être sauvée, atteindre la perfection et obtenir son
billet pour l'éternité, et ce en suivant scrupuleusement certaines lois,
certains rites, ou en faisant des bonnes oeuvres.


     Ainsi,
si l'on appelle religion un moyen pour l'homme de monter vers Dieu par lui-même,
on peut dire que toutes les croyances du monde sont plus ou moins religieuses,
excepté justement le christianisme, parce qu'il raisonne en sens inverse:
dans ce cas, en effet, c'est plutôt Dieu qui descend vers l'homme pour lui
révéler Sa présence et Son plan de salut. On l'aura compris: il s'agit
plus ici d'une révélation que d'une religion.



 


           
À propos de révélation, justement, pourquoi faudrait-il absolument
qu'elle s‘opère par le biais de livres sacrés écrits par des hommes? Après
tout, on peut penser que la nature est déjà un livre ouvert par lequel le Créateur
manifeste son omniscience et son omnipotence. D'ailleurs, fait assez étonnant,
la Bible elle-même admet ce genre de révélation générale, comme en témoignent
les passages suivants: “Les cieux racontent la gloire de Dieu et l'étendue
céleste annonce l'oeuvre de ses mains”, lisons-nous dans le Psaume 19, au
verset 2. L'apôtre Paul écrira quant à lui, “les perfections invisibles
de Dieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité se voient fort bien depuis la
création du monde quand on les considère dans ses ouvrages”(Rom 1: 20).
Quant à l'évangéliste Luc, il fera comprendre que même les nations que
Dieu a laissé suivre leur propre voie ont jusqu'ici bénéficié de ce témoignage
incessant, sous forme par exemple de saisons fertiles (lire Ac 14:16-17).
Certains hommes auront d'ailleurs été sensibles à ce spectacle grandiose,
tel que par exemple Job, célèbre personnage biblique qui, après avoir
contemplé Dieu dans ses ouvrages, a pu lui faire cette émouvante déclaration:
“Auparavant, mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant, mon
oeil t'a vu”(Job 42:5). Même Voltaire, connu pour ses critiques acerbes
vis-à-vis de la religion, était obligé d'avouer: “le monde
m'embarrasse, et je ne puis songer qu'une telle horloge existe et n'ait
point d'horloger”.


           
Pour autant, cette révélation dite naturelle a ses limites: tout
d'abord, une oeuvre ne peut attester que très partiellement des qualités
d'un artiste. Ensuite, c'est un chef-d'oeuvre bien endommagé 
qui s'offre aujourd'hui à nos yeux. Qui n'a entendu parler de
l'effet de serre, de la réduction de la couche d'ozone, de la déforestation
accélérée, ou encore de Tchernobyl, toutes formes de dégradations et de
pollutions causées par une action irréfléchie de l'homme. “La création a
été soumise à la vanité”, dira l'apôtre Paul dans son épître aux
Romains (8:20). Surtout, la révélation divine par la nature n'a jamais empêché
les hommes de tout temps et de toute race de s'adonner au panthéisme et à
l'animisme, qui attribuent une âme à chaque phénomène naturel, préférant
ainsi se tourner vers des divinités de bois ou de pierre plutôt que vers un
Dieu universel et inaltérable.



 


La Bible le dira à sa façon, en déclarant “les hommes
sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu (sous-entendu “au travers de
Ses oeuvres”), ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu
grâces; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements”(Ro 1:21).
Finalement, on peut se demander si la révélation naturelle ne serait pas pour
les hommes plus une source de perdition qu'un moyen de salut,
paradoxalement...



 


           
Si la révélation par la nature laisse à désirer, ne pourrions-nous
pas au moins espérer que l'homme dans son génie, sa sagesse et sa
conscience, ne puisse appréhender l'essence même de Dieu ? La Bible
n'exclut pas une telle possibilité, comme en témoigne ce passage de l'épître
aux Romains: “les hommes montrent que l'oeuvre de la loi (qui a ici le sens
de “loi divine”) est écrite dans leurs coeurs; leur conscience en rend témoignage;
et leurs raisonnements les accusent ou les défendent tour à tour”(Ro 2:15).
Nous savons bien que chaque être humain est sensible aux notions de bien et de
mal, elles-mêmes érigées en normes dans la plupart des civilisations à
partir au départ de croyances surnaturelles. Le droit occidental est en grande
partie l'héritier des dix commandements donnés à Moïse au Sinaï.


           
Mais là aussi, ce raisonnement trouve vite ses limites, et ceci pour
deux raisons majeures: la nature de Dieu, et la nature de l'homme. Voyons tout
d'abord celle liée à la nature de Dieu, qui est par définition infinie, à
l'inverse de la sagesse humaine, qui demeure limitée. Un théologien 
écrivit un jour, non sans ironie: “J'ignore si les moustiques ont
des notions relatives aux hommes, mais s'ils en ont, je parierais volontiers
qu'elles sont inadéquates... À plus forte raison, bornés comme nous le
sommes, ne pouvons-nous partir à la découverte de Dieu”. Pour lui,
l'affaire était claire: tenter d'appréhender le divin avec notre
intelligence, c'est un peu comme s'employer à vider l'Océan Pacifique
avec un seau d'eau: une entreprise pour le moins insensée... Des hommes avisés
peuvent fabriquer des échelles de pensée pour tenter d'atteindre à la vérité
céleste, mais l'échelle la plus haute se trouvera toujours trop courte,
comme l'affirme l'apôtre Paul dans le verset suivant: “le monde, avec sa
sagesse, n'a pas connu Dieu, dans la sagesse de Dieu”(1Co 1:21). La sagesse
des hommes, nous l'appelons aussi “philosophie”. Or voici justement ce
qu'un des plus célèbres philosophes, Emmanuel Kant, déclara un jour aux chrétiens:
“Vous faites bien de fonder votre paix et votre piété sur les Évangiles,
car dans les Évangiles seuls est la source des profondes vérités
spirituelles, après que la raison eut en vain mesuré son territoire”.
Qu'ajouter, après un tel aveu?



 


La deuxième limite à la révélation divine par la
conscience réside, non plus dans la nature de Dieu, mais dans celle de
l'homme. Le Sadhou Sundar Singh, un hindou converti au christianisme au siècle
dernier, comparait volontiers l'attitude de l'homme envers Dieu avec le
comportement des insectes vivant sous les pierres, et qui fuient en tous sens
lorsqu'on soulève leur abri, en proie à une vive agitation. De même, selon
Sundar Singh, quelque chose de foncièrement tordu en l'homme le pousse à
tourner systématiquement le dos à la lumière, lorsque les traits de celle-ci
lui parviennent. L'homme n'aime pas entendre parler d'une unique vérité
issue d'un unique Dieu vivant. Il aime encore moins savoir que Jésus a
proclamé: “Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie. Nul ne vient au Père
que par moi”(Jn 14:6).



 


Alors, en définitive, suffit-il d'être sincère dans
ses idées pour être admis par Dieu ? Ne risque-t-on pas de confondre sincérité
et vérité? Un élève peut sincèrement croire qu'il a fait un bon devoir
d'algèbre, mais en fait il ne l'aura réussi que si sa démonstration est
conforme à la seule et unique correction. Cela, nous l'admettons. Pourquoi
raisonner différemment vis-à-vis de la foi ? Celle-ci ne serait-elle pas comme
une corde, qu'il faudrait avant tout accrocher au bon endroit pour s'y
suspendre ? Le fait de clamer que toutes les religions se valent ne nous
arrange-t-il pas, au fond, nous exemptant ainsi d'avoir à faire un choix?
Encore une fois, le christianisme n'est pas une religion, mais plutôt une révélation
de Dieu vers l'homme, du haut vers le bas, opérée principalement non par le
moyen de la nature, ni par celui de la sagesse humaine, toutes deux faillibles,
mais au travers d'un livre inspiré: la Bible.






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